Le principe du mur Trombe est relativement ancien. En effet, le premier brevet a été déposé en 1881 par Edward Morse. Il a été mis au point des années plus tard par l’ingénieur Félix Trombe dans sa maison à Odeillo (Pyrénées-Orientales) en 1962.

Il s’agit d’une variante des murs capteurs accumulateurs.

Le principe des murs capteurs accumulateurs

Les murs capteurs accumulateurs sont en général des portions de mur orienté au Sud. Ils sont composés d’une vitre placée devant un élément de maçonnerie lourde (mur en brique ou en béton) de couleur sombre.La vitre permet de capter et amplifier le rayonnement solaire, sur le même principe qu’une serre. Cette énergie thermique pourra ensuite chauffer le mur placé à l’intérieur.

Comme il s’agit d’un mur « lourd » et de couleur sombre, la chaleur sera absorbée, accumulée puis difusée à l’intérieur du bâtiment après un certain temps.

Maison de Chauvency-le-Château, mur « Trombe-Michel »
photo tirée de L’habitat solaire : comment ? ALEXANDROFF G, LIEBARD A, L’équerre Editeur, Editions Apogée, Paris 1979

Le principe du mur Trombe :

Un double vitrage extérieur placé sur un mur en béton ou en pierre à forte inertie. Entre les deux, une lame d’air chauffée par le rayonnement du soleil. Des ouvertures hautes et basses sont réalisées dans le mur afin de créer une circulation d’air.

En hiver, dans la journée, le rayonnement solaire chauffe l’air qui circule entre la vitre est le mur. Par convection naturelle, l’air chaud va monter et rentrer dans la pièce par le clapet supérieur. Le rayonnement solaire va chauffer le mur. La nuit, l’air pénètre dans le bâtiment par les ouvertures supérieures. Une fois rafraîchit par l’air du bâtiment, ressort par les ouvertures inférieures.

Schéma de principe du mur capteur
Source : Traité d’architecture et d’urbanisme bioclimatiques, LIEBARD A et DE HERDE A, Observer, Architecture et climat, (Editions le Moniteur, 2005)

La spécificité du mur Trombe

Le mur Trombe se distingue des murs capteurs accumulateurs classiques car il permet la circulation de l’air entre la vitre et le mur pendant la journée. L’air entre par le bas du mur, puis se réchauffe grâce au rayonnement solaire. L’air ainsi réchauffé devient moins dense et monte donc vers la sortie de l’aération. Le chauffage a donc lieu par « convection » c’est-à-dire par le chauffage et le déplacement de l’air.

Pour éviter que le système ne marche à l’envers pendant la nuit ou en l’absence de soleil, et que de l’air chaud ne se refroidisse au contact de la vitre, l’aération est contrôlée par des clapets anti-retour dans le cas le plus simple ou par des systèmes de ventilation automatisés dans les systèmes les plus complexes et autonomes.

En été, les gains solaires ne sont pas nécessaires pour le chauffage de la maison, au contraire, ils peuvent même être indésirables. C’est pourquoi l’inventeur a prévu un store ou volet de couleur claire, à déployer en cas de surchauffe pour ne pas que le mur ne se charge en chaleur. Dans ce cas, le mur servira d’isolant et participera à conserver la fraicheur de la maison. Le volet peut également être baissé durant la nuit ou les journées sans soleil pour ne pas que le mur ne perde sa chaleur vers l’extérieur.

Le vitrage piège la chaleur du soleil qui s’accumule dans la maçonnerie qui, à son tour, diffuse tranquillement la chaleur à l’intérieur de l’habitation. Le percement d’ouvertures basses et hautes permet à l’air de circuler par effet de cheminée et de se réchauffer avant d’être renvoyé dans l’espace intérieur.

Cette technique a fait l’objet de réalisations nombreuses. Puis elle a été peu à peu abandonnée.

Le mur Trombe permet de faire des économies de chauffage en hiver. Mais il présente cependant quelques inconvénients lors des journées ensoleillées. Il nécessite également une gestion particulière, manuelle ou automatique.

Les réalisations de mur Trombe sont encore relativement rares.

Les principaux freins aujourd’hui à ce genre d’installations peuvent être le prix, l’intégration architecturale… Et parfois la difficulté de trouver un artisan capable et volontaire pour réaliser ces solutions naturelles mais non traditionnelles.

Connaissez-vous des artisans ou des auto-constructeurs qui ont installé ce type de mur ?
Si oui, dites-le nous dans les commentaires.

J’adorerais en savoir encore davantage !

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