L’assainissement individuel par filtres plantés est une des techniques d’assainissement potentielles.
Le principe : pas de fosse septique ni de microstation. Juste des plantes et des bactéries… pour épurer naturellement les eaux usées de la maison.
Mais tout d’abord à quoi sert l’assainissement ?
L’assainissement agit sur la santé et l’environnement. Il permet d’améliorer la salubrité et de protéger le milieu naturel.
Que ce soit dans la cuisine, la salle de bain ou les toilettes, nous produisons des eaux usées qui doivent être retraitées avant de pouvoir les rejeter dans le milieu naturel.
Les types d’eaux usées :
≫ eaux graisseuses, produites dans la cuisine
≫ eaux grises, qui proviennent de la salle d’eau et des lessives ≫ eaux vannes, qui sont issues des toilettes à chasse d’eau
Ainsi :
≫ eaux ménagères (cuisine + salle d’eau) + eaux vannes = eaux domestiques.
L’assainissement par les plantes peut représenter une alternative écologique intéressante, pouvant être réalisée aussi bien en construction neuve qu’en réhabilitation.
L’épuration par filtres plantés est un dispositif où les eaux usées passent au travers d’un substrat pour être filtrées et oxygénées par l’action de micro-organismes et de plantes aquatiques.
La phytoépuration consiste à épurer les eaux usées en les faisant passer dans plusieurs bassins filtrants, étanches et plantés de végétaux adaptés. L’étanchéité des bassins est assurée grâce à une membrane plastique, des buses en béton, ou de l’argile recouverte de chaux.
Dans chaque bassin, le substrat permet le développement des végétaux, il est constitué soit de granulés, soit de gravier + sable (et parfois de pouzzolane) ou de sable et de terre végétale, suivant la nature du sol et les techniques employées. Les plantes n’assurent pas directement l’épuration, c’est en fait le résultat d’une activité bactérienne (les bactéries se nourrissent des eaux usées et se fixent dans le substrat).
Le rôle des plantes est d’améliorer le substrat, de l’aérer grâce à la rhizosphère (tiges et racines des plantes).
Les avantages d’un assainissement individuel par filtres plantés
- Bonne intégration paysagère
- Participe à l’aménagement paysager du jardin
- Sensibilise et responsabilise les usagers vis-à-vis de leurs eaux usées, puisque ce système est visible.
- Dispositif d’épuration efficace et sans odeur, sans production de boues.
- Valorisation des végétaux faucardés (en compost)
- Faible technicité de la maintenance
La gestion et l’entretien de ce système se font de manière relativement simple :
- L’arrivée d’eau doit être permutée toutes les semaines entre les 2 fosses du 1er filtre.
- Le filtre doit être désherbé pour contenir les espèces qui s’imposent trop et supprimer les indésirables.
- Il doit être également taillé au printemps avant l’émergence des nouvelles pousses.
Les inconvénients d’un assainissement individuel par filtres plantés
- Demande une certaine pente du terrain et une surface adaptée aux besoins
- Demande un réel investissement au départ de la part du propriétaire pour se documenter, concevoir, réaliser, choisir la flore adaptée, régler le dispositif…
- Peu de systèmes réglementaires à ce jour
Il existe à ce jour peu de systèmes d’assainissement par filtres plantés agréés par le SPANC:
-Jardin d’assainissement (Aquatiris)
– Système autoépure (Innovea)
Une étude particulière est obligatoire avant la réalisation d’un tel système.
La réalisation doit être faite par le dépositaire du système agréé. L’autoconstruction peut parfois être difficile à faire accepter pour ces solutions d’assainissement, contacter le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) dès les premières réflexions.
Liste de quelques végétaux pouvant être utilisés pour une installation d’assainissement par filtres plantés.
Voici une liste (non exhaustive) de végétaux qui peuvent être utilisés dans des systèmes de filtres plantés, pour l’épuration des eaux usées domestiques.
Ces plantes sont toutes vivaces et se trouvent, pour la plupart, à l’état sauvage ou dans les jardineries spécialisées.
Acore (Acorus calamus)
Rhizomateuse, caduque
Hauteur : 1 m et plus
Rustique
Pousse aisée
Feuilles parfumées
Alisma (Alisma plantago-aquatica)
Hauteur : 40 à 100 cm
Petites fleurs blanches tout l’été, beau feuillage d’été
Aime les décharges d’eaux chargées de matière organique
Plante envahissante, qui se resème facilement
Végétation toute l’année
Souci d’eau (Caltha palustris)
Hauteur : de 10 à 60 cm
Floraison jaune d’or au printemps
Laîche (Carex acutiformis)
Plante atteignant 1 m de haut
Bonne colonisation
Floraison au printemps
Iris jaune (Iris pseudacorus)
Jusqu’à 1 m
Jolie floraison en mai-juin
Propriétés bactéricides
Rhizomes à développement lent
Forme une touffe dense
Jonc (Juncus sp.)
De 40 à 80 cm de haut
A rhizomes, difficiles à arracher
Fleurs brunes serrées en boule
Menthe aquatique (Menthe aquatica)
Hauteur : de 20 à 75 cm
Odeur forte
Petites fleurs lilas
Plante envahissante, se propageant rapidement Végétation toute l’année
Baldingère (Phalaris arundinacea)
Hauteur : de 80 à 150 cm
Rhizomateuse
Envahissante
Très rustique
Longues feuilles rubanées
Phragmites roseau (Phragmites aus-tralis communis)
De 1 à 4 m de haut
Feuillage rayé de jaune Inflorescence plumeuse en été et à l’automne
A rhizomes, très productive
Résiste aux changements de régime hydrique
Renoncule flammette (Ranunculus flammula)
De 10 à 70 cm de haut
Floraison de juin à octobre
Oseille d’eau (Rumex hydrolapa-thum)
De 1 à 2 m de haut
Rustique
Sagittaire (Sagittaria sagittifolia)
De 40 à 80 cm de haut
Belles feuilles sagittées
Fleurs blanches en été
Déphosphatante
Epiaire des marais (Stachys palustris)
De 25 à 100 cm de haut
Floraison estivale
Massette (Typha sp.)
De 2 à 3 m de haut
Très envahissante : bien s’assurer de pouvoir en contrôler le développement avant de la planter
Epi floral cylindrique attrayant
Avides d’eau : capables d’assécher une mare, de l’obstruer totalement.