Lorsque l’on cherche à avoir une approche « écolo » dans la conception d’un logement, on entend parler de matériaux de construction sains, naturels, écologiques… Mais de quoi parle-t-on vraiment ?
Lors de la construction ou de la réhabilitation d’un bâtiment, le choix des matériaux de construction est un vrai casse-tête. Ça l’est d’autant plus lorsqu’on essaye de faire des choix alignés avec nos valeurs. Pas toujours facile de s’y retrouver parmi tout ces termes.

On entends parler de matériau écolo – d’écomatériaux

Le préfixe éco s’inscrit dans le vocabulaire du développement durable. Ce préfixe on le retrouve désormais un peu partout. Il est malheureusement trop souvent galvaudé. 

C’est quoi un écomatériau ?

Un éco matériau est un matériau de construction qui répond aux critères techniques habituellement exigés des matériaux de construction mais qui possède également des critères environnementaux ou socio-environnementaux.

Généralement c’est un matériau qui :

  • diminue les consommations énergétiques ;
  • préserve les ressources naturelles ;
  • ne détériore pas l’environnement.

Le terme « écomatériau » recouvre actuellement des dénominations différentes :

Mais derrière chaque terme employé il est possible de faire un peu de greenwashing. En effet, le terme

  • matériau bio désigne un matériau naturel, issu de la nature (contrairement à synthétique ou chimique). Mais il peut aussi être toxique, allergisant (terpène, amiante) ;
  • matériau écolo désigne un matériau issus de la biomasse d’origine végétale. Mais il peut être épuisable (comme le liège) ; il peut être issu du recyclage ; où la proportion et la nature en composés étrangers est plus ou moins identifiée. En parallèle, le matériau recyclé peut accumuler des éléments en proportions variées qui dépendent de la nature des composés intégrés ;
  • matériau sain : qui n’a pas d’impact négatif sur la santé tant sur la mise en oeuvre que sur la vie en oeuvre ; il n’est pas forcement naturel, ni inépuisable…

Vous voyez qu’avec les quelques exemples de mot ci-dessus, qu’aucun matériau n’est parfait. Et celui qui aura toujours l’impact écologique le plus faible est celui que l’on utilise pas. Également, il ne faut pas s’arrêter aux injonctions marketing, mais prendre le temps d’analyser davantage.

Lorsqu’on construit ou rénove un bâtiment il faut non seulement choisir des matériaux et des techniques de construction aussi écologiques et sobres en énergie que possibles, mais aussi tenir compte de l’impact sanitaire des matériaux utilisés.

Au delà de ces termes, il existe aussi des indicateurs et des méthodes d’évaluation environnementale des matériaux de construction :

Une des méthodes d’évaluation des impacts environnementaux des produits de construction qui me semble assez efficace et fiable est l’analyse du cycle de vie.

L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthode d’évaluation quantitative des impacts environnementaux d’un produit qui prend en compte l’ensemble de son cycle de vie. L’ACV est en règle générale très utile pour comparer des produits ou des scénarios de produit dans le but de choisir celui à moindre impact environnemental. Elle peut aussi servir de support à une communication sur les performances environnementales d’un produit.

L’ACV peut par exemple apporter des informations pertinentes pour répondre à des questions comme :

  • Quel type de structure porteuse serait la moins préjudiciable pour l’environnement ?
  • Quelle réduction d’impact environnemental l’utilisation de capteurs solaires permet-elle ?
  • Vaut-il mieux viser le « Passif » ou utiliser des énergies renouvelables pour le chauffage ?
  • Faut-il préférer du bois local traité ou du bois tropical importé non traité ?
  • Quels objectifs environnementaux pourraient être atteints par ce projet ?Mais surtout, l’ACV permet de définir les priorités.

Afin d’engager une démarche vertueuse et transparente sur la totalité du cycle de construction, il est nécessaire que le cycle de vie des produits de construction et de l’ouvrage soit analysé de façon intégrale depuis la fabrication du matériau jusqu’à son sort en fin de vie et notamment la possibilité ou non d’une valorisation.

La prise en compte des bénéfices environnementaux liés à la fin de vie étant encore récente, il convient de s’assurer qu’elle repose sur une réalité c’est-à-dire sur l’existence d’une filière de recyclage structurée et efficace et non sur une valorisation purement théorique. 

J’espère que ce petit article permet de vous faire réfléchir et vous aidera à developper votre sens critique.

Avez-vous déjà acheté un matériau vendu comme étant bio, sain ou écolo, et de déchanter ensuite ? Parfois la parade marketing est telle qu’on a la sensation d’être bien informé et de pouvoir faire confiance. 
Si oui dites-le moi dans les commentaires !

Vous aimeriez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Required fields are marked *