Le bonheur est une quête universelle, souvent associée à des valeurs telles que la simplicité, la tranquillité et le retour à l’essentiel. Dans cette quête, beaucoup de personnes rêvent de cabanes, ces petites habitations rustiques nichées au cœur de la nature. Pourquoi cet attrait pour les cabanes ? Quels sont les éléments qui nourrissent ce fantasme collectif ?
Pourquoi tout le monde fantasme sur les cabanes ?
L’attirance pour les cabanes perchées dans les arbres et le mode de vie qu’elles nous proposent lorsque l’on y habite, me poussa, dès mon plus jeune âge, à me questionner sur ce que peut apporter la simplicité dans notre vie.
L’évasion et le retour à la nature
Les cabanes symbolisent une évasion des contraintes de la vie moderne. Enfermés dans un quotidien rythmé par les obligations professionnelles, les responsabilités familiales et les bruits incessants de la ville, nous aspirons à un espace de tranquillité. La cabane, souvent isolée dans un cadre naturel, offre cette possibilité de se ressourcer loin du tumulte urbain. Elle incarne une parenthèse enchantée où le temps semble suspendu.
La simplicité et l’essentiel
Dans une société de consommation où l’accumulation de biens matériels est souvent perçue comme une source de bonheur, les cabanes rappellent la beauté de la simplicité. Elles nous invitent à nous contenter de l’essentiel, à redécouvrir les plaisirs simples : un feu de cheminée, le chant des oiseaux, la lecture d’un bon livre sous une couverture. La cabane nous enseigne que le bonheur n’est pas dans la multiplication des possessions, mais dans la qualité des moments vécus.
Le sentiment de liberté et d’autonomie
Vivre dans une cabane, même pour une courte période, offre un sentiment de liberté et d’autonomie. Construire ou entretenir une cabane, c’est aussi retrouver un lien avec le travail manuel, sentir la satisfaction de créer quelque chose de ses propres mains. C’est également se reconnecter avec des compétences ancestrales, que ce soit pour allumer un feu, cueillir des fruits sauvages ou purifier l’eau de source.
La nostalgie et les souvenirs d’enfance
Les cabanes évoquent souvent des souvenirs d’enfance. Qui n’a jamais construit une cabane en bois ou en tissu, rêvé d’un refuge secret où se cacher et jouer ? Ces souvenirs nourrissent notre imagination et notre désir de retrouver une part d’innocence perdue. La cabane devient alors un symbole de notre désir de renouer avec un temps où la vie semblait plus simple et plus douce.
Un refuge face à l’incertitude
Dans un monde en proie à des crises économiques, politiques et écologiques, la cabane représente un refuge sûr et rassurant. Elle est perçue comme un havre de paix où l’on peut se protéger des aléas de la vie moderne. Cet aspect de refuge est particulièrement attirant dans des périodes d’incertitude, où l’envie de se retirer du monde pour trouver un peu de sérénité devient prégnante.
Les cabanes fascinent parce qu’elles incarnent un idéal de simplicité et de bonheur accessible.
Elles offrent une échappatoire à la complexité de la vie moderne et un retour à l’essentiel. Elles rappellent des souvenirs d’enfance, procurent un sentiment de liberté et d’autonomie, et représentent un refuge face à l’incertitude. Dans notre quête de bonheur, la cabane apparaît comme une métaphore puissante de notre désir de vivre en harmonie avec nous-mêmes et avec la nature.
Pourquoi à l’âge adulte, est-ce qu’on ne poursuit pas nos vieux rêves d’enfant ?
Il est vrai que l’imaginaire des cabanes, des petites maisons fait souvent rêver. Mais pourquoi sommes nous si peu nombreux à poursuivre nos rêves ? Est-ce que ce type d’habitat, fait de quelques planches en bois et avec un confort sommaire, nous permet vraiment de mener une vie simple et plus heureuse ?
Est-ce que cette simplicité n’est-elle pas finalement synonyme d’une certaine forme de richesse ?
En effet, est-ce que la simplicité ne permet-elle pas de revenir à l’essentiel ?
Est-ce que la simplicité nous permet de découvrir quels sont finalement les vrais bonheurs de notre vie ?
Comme le dit ce petit haïku de Kobayashi Issa
Nous pouvons trouver dans la plus grande simplicité, notre satisfaction la plus complète, une forme de plénitude. Ce petit haïku me rappelle aussi les cours sur l’inactivité humaine non comme inactivité, mais comme l’activité propre de l’homme.
Je me demande si ce n’est pas la simplicité dans la vie qui peut nous permettre l’inactivité dont l’homme a besoin pour évoluer ?
Arrêtons quelques instants d’être dans le faire, pour être un peu mieux dans l’être. La recherche de la simplicité et de l’inactivité n’apparait-elle pas aujourd’hui contraire à nos sociétés actuelles ?
La société de consommation ne pousse-t-elle pas l’homme à avoir toujours plus de besoins et de possessions ?
« Dans nos sociétés occidentales, nous ne savons plus vivre simplement, nous avons trop de biens matériels, trop de choix, trop de tentations, trop de désirs, trop de nourriture. »
écrit Dominique Loreau dans son livre L’art de la simplicité.
Par ces excès, le matérialisme n’est-il pas devenu un danger pour l’homme. Le travail, le salaire, les possessions semblent devenus les principales préoccupations dans nos villes, loin des bonheurs simples et de la contemplation.
On remarque cependant, que certaines sociétés ont réussi à garder une forme de simplicité. La civilisation Japonaise a su conserver une part des philosophies ancestrales et ainsi une part de minimalisme dans la façon de vivre.
« Notre préoccupation première devrait toujours être une connaissance plus profonde de notre esprit mais nous gaspillons notre temps, notre vie et notre précieuse énergie à accumuler les objets, les possessions, à rechercher du plaisir dans la nourriture, la boisson, les émotions fortes… Nous cherchons sans cesse à obtenir plus, à avoir plus de temps, et nous oublions que la puissance et la connaissance sont à l’intérieur de chacun de nous »
écrit Dominique Loreau, dans L’art de la simplicité.
Vivre dans une petite maison, nous fait requestionner le bonheur.
- Est-ce que l’avoir est plus important que l’être ?
- Dans quelles conditions sommes-nous les plus heureux ?
- Qu’est-ce qui complique nos vies ?
- Où est l’essentiel ?
C’est en répondant à ces questions simples, et pourtant si complexes, que l’on se rapproche de sa vraie nature.
Allez à vous d’y répondre !
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