En France, le secteur du bâtiment occupe la place peu convoitée de leader en termes de consommations énergétiques. Il présente aussi un bilan carbone non négligeable, qui lui vaut la quatrième place sur le podium des filières les plus émissives.
À partir de ce triste constat, il parait évident que nous avons du chemin à parcourir, pour rendre nos habitats plus résilients et moins énergivores. Le secteur du bâtiment représente donc un défi pour la transition énergétique. Il représente près de 45% de la consommation énergétique finale totale nationale et plus de 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays.
C’est pourquoi le gouvernement a mis en place, depuis 2013, la Réglementation Thermique dite RT2012. La réglementation thermique RT2012 a constitué une étape importante dans l’évolution des prescriptions applicables aux bâtiments, en imposant des niveaux de performance énergétique très supérieurs à ceux fixés par la réglementation antérieure. Cette réglementation a permis de généraliser les bâtiments basse consommation et de diviser par trois les consommations d’énergie des bâtiments neufs par rapport à la réglementation précédente (RT2005).
C’est en 2021 que la Réglementation Énergétique 2020 remplacera la Réglementation Thermique 2012.
Bien que retardée par la crise sanitaire, elle est sur les rails et ses ambitions demeurent.
Il s’agit de modifier en profondeur la façon de concevoir et de construire les bâtiments de demain pour lutter contre le changement climatique.
Sa mise en application progressive, entre l’été 2021 et le début 2022, ne concernera, dans un premier temps, que les constructions neuves. La future règlementation prendra en compte plus aspects environnementaux. Les émissions carbones du bâtiment sur tout son cycle de vie devront notamment être évaluées.
La RE2020 vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, y compris lors de sa construction. Son but est de diminuer les consommations énergétiques des constructions, mais aussi d’adapter les constructions aux vagues de chaleur estivales, qui sont de plus en plus chaudes, et de plus en plus longues.
Une plus grande prise en compte de l’ensemble du cycle de vie du bâtiment La répartition du coût d’un projet de construction entre la phase de construction et la phase d’exploitation n’est pas le reflet de la répartition des émissions de GES.
En coût global, 25% du coût du bâtiment concerne l’investissement pour la construction et 75% est dédié à la phase d’exploitation. Concernant les émissions de GES, plus de 50% de l’empreinte carbone du bâtiment provient des matériaux de construction (extraction, transformation, transport et déconstruction) alors que l’exploitation du bâtiment génère un peu plus de 40% des émissions de GES.Lorsqu’il s’agit d’évoquer les postes de dépenses énergétiques du bâtiment, les efforts se concentrent, à juste titre, sur les consommations énergétiques lors de la phase d’exploitation. Pour autant, il est intéressant de noter qu’un projet de construction génère aussi un pourcentage conséquent d’émissions de GES pendant sa phase de construction.
La nature de l’énergie non renouvelable employée lors de l’exploitation du bâtiment (électricité, gaz, fuel) a aussi un impact sur le bilan du bâtiment. Ainsi, l’objectif est d’encourager l’utilisation des énergies qui émettent le moins possible de CO2 et qui utilisent une part importante d’énergies renouvelables telles que le bois-énergie et les réseaux de chaleur ou de froid.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de dire que le matériau bois possède bon nombre de qualités à même de participer à ce renouveau du monde de la construction. Il faut le prouver. Depuis plus de 10 ans, les fédérations, associations professionnelles et bureaux de recherche & développement de la filière bois travaillent à qualifier les produits de construction bois sur le plan environnemental.
Au travers d’Analyses de Cycle de Vie (ACV), de Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES), les acteurs de la filière bois fournissent aux acteurs de la construction des données de plus en plus précises sur les performances environnementales des produits bois, et la meilleure façon de les intégrer dans un projet de bâtiment.
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