De nombreuses espèces d’insectes recherchent des abris, des petites cavités que ce soit pour hiverner ou pour y déposer leurs œufs. Malheureusement les arbres morts, les branches mortes et les feuilles sur le sol, offrant les principaux types d’abris recherchés par les insectes, sont souvent enlevés. L’hôtel à insectes est donc une installation qui permet d’offrir des refuges aux insectes en pénurie de logement.
Les insectes sont apparus il y a près de 450 millions d’années. Avec plus d’ 1 million d’espèces recensées,
ils constituent plus de 75 % du monde animal !
Afin de retrouver et préserver la biodiversité locale, il est intéressant de construire et d’installer différents abris pour les oiseaux mais aussi des hôtels pour les insectes.
Ces derniers sont, en effet, d’excellents bio-indicateurs de la qualité de l’environnement et permettent de lutter contre différents parasites des plantes.
Les insectes pollinisateurs comme les abeilles, les guêpes, les mouches, les papillons, les libellules, les bourdons… jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité, en participant à raison de 80% de la pollinisation des plantes cultivées.
Vous avez déjà certainement entendu parler de fabrication de nichoirs pour les oiseaux, mais la fabrication de nichoirs ou refuges pour insectes est moins répandue. Pourtant, comme les oiseaux cavernicoles, beaucoup insectes utilisent des petites cavités naturelles pour y construire leur nid afin de se reproduire, de passer l’hiver ou simplement la journée ou la nuit, ou pour attendre la fin d’une averse ; en effet, les gouttes de pluie sont un danger majeur pour de si petits animaux.
Ces nichoirs et refuges sont une alternative intéressante dans les zones urbaines, comme dans les zones rurales, là où la nourriture est parfois abondante mais où les refuges naturels font défaut.
Afin d’attirer un maximum d’espèces d’insectes, l’abri doit être constitué de plusieurs types d’habitats disponibles dans les conditions naturelles. Contribuant au fil des ans à enrichir la microfaune d’insectes auxiliaires et pollinisateurs, l’hôtel à insectes peut être aussi très esthétique et décoratif.
Commencez par repérer les matériaux naturels dont vous pouvez disposer pour constituer les refuges des insectes : rondins de bois, briques, paille, tiges de carottes sauvages. Choisissez des matériaux locaux qui offrent des trous de tailles différentes pour correspondre aux préférences des insectes.
Il faut utiliser des matériaux naturels : fagots de tiges de bambou, de sureau, de ronce, bûches de bois, pots en terre cuite, foin, etc. Faites le tour du jardin et prenez ce dont vous disposez !
Fabriquez l’ossature en bois, en la renforçant suffisamment pour porter un poids important. Privilégiez du bois résistant : douglas, mélèze, châtaignier, etc. Attention, ne jamais traiter le bois, les insectes xylophages aiment le bois brut. Ménagez la taille de vos espaces en fonction du volume de matériaux dont vous disposez. Placez les matériaux les plus lourds en bas.
Tiges assemblées
Commençez par un rassembler en un petit fagot, plusieurs tiges tendre (ex. : sureau, ronce, framboisier…), ou des tiges creuses comme du bambou. Coupez-les à une longueur de 15 à 20 cm. Puis, assemblez-les avec de la ficelle. Vous pouvez aussi les insérez dans un tube de PVC, ce qui assurera une meilleure longévité à votre refuge.
Bûches percées.
Il vous faut pour cela une bûche, ou un bloc de bois dur (hêtre, chêne, châtaigner,…) et bien sec. Le bois doit avoir une profondeur de 10 à 15 cm et ne pas avoir été traité. Utilisez des mèches de diamètres allant de 4mm jusque 10mm. Puis, forez des trous de différentes profondeurs. Ne percez pas votre bûche de part en part.
Planchettes bien rapprochées et abritées
Découpez une bonne dizaine de panneaux de contreplaqué de minimum 20 x 20 cm de côté et de quelques millimètres d’épaisseur ; au centre de chaque morceau percez un trou de 8mm de diamètre ; empilez-les sur une tige filetée de 8mm de diamètre en insérant un écrou entre chaque planche.
Placez les divers éléments dans votre hôtel à insectes.
Enfin, prévoyez une couverture imperméable sur la structure (toit en ardoises par exemple).
La plupart des insectes apprécieront une exposition au Sud et à l’abri des intempéries.
L’abri pourra être placé contre un mur ou accroché à une branche ou à un piquet de clôture. La hauteur idéale se situe entre 30 cm et 3 mètres. Il est conseillé de surélever l’abri, pour le maintenir à l’abri de l’humidité.
Installez à l’abri des vents forts. Pour éviter que, par grand vent, l’hôtel ne se couche, pensez à le stabiliser par des pieux enfoncés dans le sol.
1. Paille ou bois : bien abrité, ce matériau pourra accueillir les jolies chrysopes, dont les larves se nourrissent de bien des parasites : pucerons, cochenilles farineuses, aleurodes (ou mouches blanches), thrips (minuscules insectes para- sites de nombreuses plantes) ou œufs d’acariens ;
2. Tiges de roseaux : elles servent d’abri aux osmies, des abeilles solitaires qui pollinisent les premières fleurs des arbres fruitiers, dès le mois de mars ;
3. Pots de fleurs retournés et remplis de foin : pour les perce-oreilles ou forficules qui n’aiment pas la lumière. Ils sont d’excellents prédateurs de petits insectes qui aiment les nuisibles comme les pucerons ;
4. Planchettes de bois : entassées derrière des plaques en métal : où viendront se loger des insectes xylophages qui participent à la décomposition du bois mort ;
5. Bûches percées : elles deviennent un abri très apprécié de pollinisateurs bien utiles comme les abeilles et guêpes solitaires, dont les larves se nourrissent de pucerons ;
6. Fagots de tiges à moelle : comme la ronce, le rosier, le sureau, offrent des abris idéaux pour les syrphes et autres hyménoptères ;
7. Briques : elles sont appréciées des osmies (abeilles soli- taires) ;
8. Planchettes bien rapprochées et abritées : elles attirent les coccinelles qui viennent y passer l’hiver. Leurs larves consomment énormément de pucerons.
Si les insectes ont besoin d’une cavité pour se reproduire, ils ont également besoin de nourriture pour eux-mêmes et leur descendance. Certains recherchent du pollen et du nectar ; d’autres nourrissent leurs larves avec d’autres insectes. Par conséquent, et dans la mesure du possible, la mise en place de nichoirs/refuges pour insectes doit faire partie d’une vision plus globale sur l’aménagement du jardin. Celui-ci doit être le plus naturel possible, en évitant les grandes étendues de gazon tondu au raz du sol, en y aménageant une haie d’arbustes indigènes et variés, bordée d’un pré fleuri. Et puis, surtout, il s’agit de renoncer définitivement à l’usage de pesticides et autres produits chimiques !
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